Une nouvelle chambre pour une nouvelle vie... [PV Sen]

Je souris au jeune garçon que j'avais réussi à rattraper dans les couloirs. Je lui dis alors :

-Enchantée. Je te conduis à ta chambre?

Je souris de nouveau avant de prendre une des valise que portait le jeune garçon. Je me suis alors dirigée vers l'aile qui contenait l'internat masculin de l'école. Pour une raison qui m'avait échappée, lors de la lecture de son dossier j'avais sentie que cette enfant avait l'habitude d'être seul et cela m'avait touché car avant de rencontrer cette personne si spéciale à mes yeux j'étais comme ce garçon. Mon impression de solitude s'était accentué quand je l'avais aperçu lors de la réception. J'avais donc décidée de m'occuper de lui. Néanmoins, pour ne pas le brusquer, j'avais décidée de lui attribuer une chambre dans laquelle il serait seul. Une fois arrivée devant la porte, je dis en m'effaçant et en souriant:

-Bienvenue chez toi...

Le pensionnat...
Il y était enfin. Il déambulait dans les couloirs du pensionnat, à la recherche d'une chambre après être vaguement passé dans la grande salle de réception, dans laquelle il ne s'était nullement attardé; bien trop de monde là dedans !
Le jeune homme marchait donc d'un pas léger avec une valise à roulette, et un sac sur le dos, à la recherche d'une personne qui pourrait éventuellement le renseigner sur l'attribution des chambres. C'est alors qu'une espèce de furie s'approcha de lui, lui déroba son sac sans qu'il ne puisse rien faire, et prit la parole pour prononcer quelques mots rapides :
-Enchantée. Je te conduis à ta chambre ?
-Euh, oui bonjour. A qui ai-je l'honneur ?
Seulement la destinatrice était déjà partie à la conquête des couloirs...
Sen suivit donc la demoiselle. Et la décrivit. Elle était de taille moyenne, les cheveux d'argent balançant derrière elle en un grand chignon étrange. Sinon de dos on voyait surtout une grande cape noire prédominante.
Le nouveau pensionnaire ne se sentait pas bien près d'elle... son cœur battait de plus en plus vite, et quelques gouttes perlaient sur son front.
Il connaissait cette sensation...

-Bienvenue chez toi...
Une fois la porte ouverte, il s'engouffra dans la pièce, et referma le battant brutalement en face de la jeune femme. Il s'écroula dos à la porte. Ses vêtements étaient devenus trop amples pour lui, et son corps avait changé de formes. Les muscles finement taillés avaient laissé place à des courbes élégantes... Il était devenu fille.
Elle prit alors la parole pour répondre à l'administratrice :
-Merci Mademoiselle ! dit-elle avec une voix masculine. -Elle s'était entraîné pour !-
Première journée au pensionnat, il avait fallu qu'elle trouve une personne pour laquelle son corps soit répulsif ... Ça commençait vachement bien dis donc...

Je fus surprise par la réaction assez brusque du jeune homme mais ne m'en formalisa pas outre mesure. Quand il me remercia, avec une voix étrange, je dis :

-De rien... Quel est ton nom?

J'attendis la réponse qui ne tarda pas :

-Sen...

-Bien Sen... Est-ce que ça va?

Il y eu un léger silence.

-Tu sais, je suis un des directeurs de l'école alors si tu as envie de parler...

C'est alors que je remarquais que l'odeur qui s'échappait de la chambre de Sen n'était plus la même...

Le respiration qui ralentissait rapidement, la rythme cardiaque décélérant, la prise en main de soi-même, et le calme revenu dans son esprit, Sen répondit clairement à la jeune femme qui restait apparemment derrière la porte, et qui lui avait posé une question plutôt étrange, vu qu'elle avait du lire la fiche d'inscription !! :
-De rien... Quel est ton nom?
-Sen...
-Bien Sen... Est-ce que ça va?
La fille aux cheveux noirs allait répondre après un temps de réflexion, mais elle fut coupée :
-Tu sais, je suis un des directeurs de l'école alors si tu as envie de parler...
La nouvelle pensionnaire déglutit, et reprit la parole, avec un ton solennel réservé aux supérieurs hiérarchiques, et fatigué, tout en prenant soin de choisir les bons mots :
-Ca va très bien Madame... merci de vous préoccuper de moi. Mais est-ce que vous pourriez me dire votre nom ?

Sen se releva doucement, regardant la pièce qui l'entourait. Une porte à sa droite qui était ouverte, donnant sur une salle de bain avec un bain modifiable en douche. En face un lit deux places, drapé soigneusement à côté duquel se dressaient deux petites commodes, chacune de leur côté. Derrière celle ci s'ouvrait la fenêtre qui s'adonnait à une vue par delà le parc, le fleuve et la forêt; Sen l'ouvrit et ferma les rideaux rapidement. La voir dans l'internat masculin... En face de cette fenêtre, contre le mur de la salle de bain était placé une grande penderie/armoire dont le battant du milieu était constitué d'un grand miroir. Sen s'y regarda un instant. Pourquoi il avait fallu qu'il change de physique dès maintenant ? Il allait falloir combien de temps avant qu'il puisse se retransformer en garçon maintenant ?!!

La jeune femme reprit la parole en s'approchant de la porte, étant persuadé que la directrice était encore présente, non loin de la porte, cette fois si avec un ton assez moqueur :
-En quoi aurai-je besoin de vous parler si j'en ai envie ? Attendez au moins quelques que jours avant que je fourre mon nez dans les problèmes.

Puis arrêtant la plaisanterie, Sen reprit de façon plus sérieuse :
-Je commence les cours quand Mademoiselle ? Demain matin ?
En effet la nouvelle interne allait devoir rater des cours si son physique ne changeait pas entre temps... De plus maintenant à chaque fois que Sen allait rencontrer la femme aux cheveux d'argent, il retrouverait son physique féminin... Fa c'était un problème de taille. Mais bon, les élèves ne rencontrent pas tous les jours les directeurs ! Enfin elle l'espérait...

En attendant les réponses de la dirlo, Sen ouvrit la penderie et commença à installer ses affaires : vêtements masculins en évidence, neutre plus bas, et vêtements féminins cachés en fond d'armoire...
Et c'est là que la fille aux yeux onyx s'aperçut qu'elle ne savait pas quels étaient les cours qu'elle allait devoir suivre... et n'avait pas non plus pris d'option... Et comment fonctionnait l'internat ? Par années ? Par séries ? Par envies ? Par "groupes" qui s'affrontaient du genre "Harry Potter" ? Et encore, fallait-il un uniforme ? Et puis quels mystères rodaient ici ? Ça il allait falloir s'en informer seul, tout du moins c'est ce qu'elle pensait.
En plus en tant que fille, elle n'aimait pas porter des habits masculins... Un rictus apparut sur son visage, marque d'un grognement sourd. Tant pis, elle allait attendre pour le moment !

Madame... Il m'avait appelé madame... Cela me fit pouffer puis je répondis :

-Appel moi Paillette comme tout le monde ici.

Je souriais toujours quand le jeune homme répondit à ma question précédente :

-En quoi aurai-je besoin de vous parler si j'en ai envie ? Attendez au moins quelques que jours avant que je fourre mon nez dans les problèmes.

Puis il enchaina presque aussitôt avec un question plutôt sérieuse :

-Je commence les cours quand Mademoiselle ? Demain matin ?

Je réfléchis un moment à la réponse à cette question avant de répondre platoniquement :

-Après demain normalement. Tout les professeurs ne sont pas encore arrivés et il faut que les nouveaux élèves, comme toi, visite et s'imprègnent du pensionnat.

Je souris avant d'ajouter un peu narquoise :

-De plus, personne n'a encore son emploi du temps et personne n'a encore prit d'option sur tel ou tel cours... Tu sais, nous faisons en sorte que les élèves choisissent au moment de leur entrée dans l'école ce qu'ils veulent faire et ils peuvent changer au second trimestre si cela ne leur convient pas.

D'un revers de la main , je fis apparaître un petit fauteuil car il apparaissait évident que le jeune garçon me cachait quelque chose et qu'il ne me ferait pas entrer. Je me suis assise et ai demandée doucement :

-D'autre questions ? Ah! Et ta chambre te plait elle? As-tu tout ce qu'il te faut? Sinon au bout du couloir, tu trouvera le responsable de ton dortoir. C'est à lui que tu dois d'adresser pour des réclamations concernant ta chambre ou directement à moi si tu arrives à me trouver...

Cette dernière phrase me fit doucement rire car peu d'élèves y arrivait...

-Appel moi Paillette comme tout le monde ici.
*Comme si j'étais tout le monde moi … *
-Après demain normalement. Tout les professeurs ne sont pas encore arrivés et il faut que les nouveaux élèves, comme toi, visite et s'imprègnent du pensionnat.
*Chouette ça... j'ai le temps de me préparer mentalement, et j'aurai une chance de rechanger de forme entre temps !! Enfin... peut-être...*
-De plus, personne n'a encore son emploi du temps et personne n'a encore prit d'option sur tel ou tel cours... Tu sais, nous faisons en sorte que les élèves choisissent au moment de leur entrée dans l'école ce qu'ils veulent faire et ils peuvent changer au second trimestre si cela ne leur convient pas.
*Oui, bon si elle le dit c'est que ça devait être vrai... Qu'est ce que je pourrai faire comme option moi ? Option glandage ça serait pas mal !! *
-D'autre questions ? Ah! Et ta chambre te plait elle? As-tu tout ce qu'il te faut? Sinon au bout du couloir, tu trouvera le responsable de ton dortoir. C'est à lui que tu dois d'adresser pour des réclamations concernant ta chambre ou directement à moi si tu arrives à me trouver...

Sen réfléchit quelques secondes... Qu'avait-elle à changer dans sa chambre ?... Rien, strictement rien... Vu que les goûts de la jeune femme étaient allez sobre, à l'allure de sa personnalité...
Cependant le « ou directement à moi si tu arrives à me trouver... » intriguait la nouvelle pensionnaire, mais la fit sourire ! Au moins elle garderait pas son physique féminin tout le temps si cette fameuse « Paillette » n'était pas toujours là !!!

-Merci pour toutes ces réponses Madame.
Elle avait accentué le « Madame », de telle sorte qu'il soit prenant, et faisant bien voir que c'était un mélange de courtoisie, et aussi de moquerie, bien pour embêter la directrice. Il fallait bien s'amuser de temps à autre, puis qui allait la gronder ou la punir pour avoir du respect pour un supérieur hiérarchique, et générationnel.
Étrangement cette discussion avec Paillette apaisait la jeune femme, et la rendait sereine.
Elle revint même au niveau de la porte, et s'y adossa comme précédemment, de sorte à être le plus proche de la directrice pour discuter.
-Ça fait quoi de diriger un établissement aussi grand ? Vous devez en voir des vertes et des pas mûres quand même...
Sen regardait droit devant elle un instant, puis reporta son attention sur ses mains et ses longs doigts féminins. Puis ses pensés dérivèrent sur ses habits. Décidemment elle n'aimait pas ces vêtements de garçons...

Je souris quand le jeune garçon prononça le mots Madame et l'accentuant. Je l'entendis se rapprocher de la porte et il demanda :

-Ça fait quoi de diriger un établissement aussi grand ? Vous devez en voir des vertes et des pas mûres quand même..

Je réfléchis un long moment en me disant, qu'en effet, j'en avais vu de toutes les couleurs mais que c'était mieux que la solitude... J'étais à ce moment précis empreinte de nostalgie car parler du pensionnat m'avait fait penser à cette personne... Vivre sans lui m'était difficile mais il était normal que cela arrive car nous n'avions pas la même espérance de vie... Enfin, je répondis d'une voix vibrante d'émotions contenue :

-C'est plaisant et en même temps attristant... Tu sais Sen, j'ai ouvert cette école avec mon compagnon. Nous l'avons fait pour que les gens comme toi, comme moi soient heureux et qu'ils acceptent plus facilement leurs dons, leurs aptitudes... Chaque années, de nouveaux élèves arrivent et des anciens partent. C'est triste de se quitter mais en même temps, nous savons que c'est une nouvelle vie pour eux. Cette école est le commencement d'un nouveau départ pour beaucoup...

Un soupir mélancolique m'échappa puis je repris :

-J'ai vu toute sorte d'élèves : de polymorphes, des demi-démons, des anges, des exorcistes, des dragons, des elfes, des télékinésistes... Et je t'en passe beaucoup.

J'eus une petit rire et fit une légère pause avant de reprendre :

-Mais vois-tu, Sen, tout cela je ne le regrette pas. Vivre ici me fait parfois oublier qui je suis vraiment même si la cruelle vérité revient toujours.

Ma voix se fit soudain plus tendre quand je finis mon monologue par cette phrase :

-Nous avons tous nos secrets... Et il n'y a pas à en avoir honte... Jamais...

Sen resta adossée au mur, écoutant, les yeux fermés, le paroles de la dirigeante qui mirent un certain temps à venir. Elle parlait de son passé, et ses expériences, et tout cela avec émotion. C'est à ce moment que la jeune femme comprit qu'elle pouvait faire confiance à la directrice.
-J'ai vu toute sorte d'élèves : de polymorphes, des demi-démons, des anges, des exorcistes, des dragons, des elfes, des télékinésistes... Et je t'en passe beaucoup.
Elle rit !
-Mais vois-tu, Sen, tout cela je ne le regrette pas. Vivre ici me fait parfois oublier qui je suis vraiment même si la cruelle vérité revient toujours.
D'une voix plus douce encore, elle conclut :
-Nous avons tous nos secrets... Et il n'y a pas à en avoir honte... Jamais...
Sen sourit, seule, et finit par répondre, laissant les paroles aller plus vite que sa réflexion :
-Dit en passant, ça doit quand même être sympa d'être polymorphe.
Elle s'arrêta une seconde avant de reprendre :
-Excusez moi de parler à la première personne du singulier, mais je n'ai que ma faible expérience pour parler. Je n'ai rien à regretter dans ma vie, et je n'ai honte d'absoluement rien. Les secrets que j'ai sont certes présents, mais je n'en ai pas honte, et rien ne m'oblige à transformer ses secrets, en vérité non-secrètes. Quant à vous, vous paraissez tant avoir vécu et appris, soit vous êtes une très bonne vivante, soit vous ne faites vraiment pas votre âge !
-Cela dit mes dons j'aimerai bien les contrôler !

Le jeune homme dit avec un sourire dans la voix :

-Excusez moi de parler à la première personne du singulier, mais je n'ai que ma faible expérience pour parler. Je n'ai rien à regretter dans ma vie, et je n'ai honte d'absoluement rien. Les secrets que j'ai sont certes présents, mais je n'en ai pas honte, et rien ne m'oblige à transformer ses secrets, en vérité non-secrètes. Quant à vous, vous paraissez tant avoir vécu et appris, soit vous êtes une très bonne vivante, soit vous ne faites vraiment pas votre âge !

-Cela dit mes dons j'aimerai bien les contrôler !

Je souris avant de répondre :

-Pour cela, il faut trois petites choses...

Je laissais volontairement un petit blanc avant de continuer :

-Une volonté de fer.

Je souris et ajoutais après un instant de silence :

-Une grande confiance en soit et en sa magie ainsi que beaucoup d'entrainement!

Je ris en disant la dernière "condition" car elle était vraiment anodine. Après m'être arrêté, je dis :

-Alors Sen...? As-tu confiance en toi? En ta magie?

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